L’empreinte carbone du café en grain et d’une dose de café
ATTENTION: ce graphique ne tient pas compte de la préparation des produits, c’est à dire, qu’il faut ajouter la préparation d’un café pour avoir la vue totale d’une tasse de café ! Le café passerait alors de B à C voir même D dans certains cas.
Ce sujet est très sensible car il peut prêter à des interprétations très controversées et des réactions très émotionnelles. Je vais donc essayer de résumer les quelques études à ma disposition sur l’empreinte carbone du café. Je traiterai ce sujet de 2 manières:
1. La chaîne du café jusqu’au paquet de café en grain
2. L’empreinte carbone liée à la partie préparation d’un café que ce soit en espresso, V60 ou en capsule
Le cas de la chaîne du café jusqu’au café torréfié en grain a été étudié par quelques scientifiques et il existe une étude de cas pour du café du Costa-Rica. Ce sont les chiffres de cette étude qui seront discutés sur cet article. Il existe peu d’autres études et les chiffres sont du même ordre de grandeur (4-8 kg CO2 / kg café vert).
L’empreinte carbone d’une tasse café est techniquement considérée comme une source d’émission de gaz à effet de serre élevée.
Afin de mieux comprendre pourquoi le café est un café de cette catégorie, il faut analyser toutes les étapes de la production du café jusqu’à la tasse. Voici les différentes étapes:
Analysons maintenant l’étape lié à la production dans le pays producteur.
Ferme
Voici en détail, les étapes au niveau de la ferme:
Cela correspond aux émissions de CO2 suivantes:
On constate donc que sur les 4.82kg CO2 / kg de café vert, 1.02 kg de CO2 provient de la ferme. Si on rentre en détail sur ces émissions, voici ce que nous obtenons:
Au niveau de la ferme, 1.02 kg CO2 / kg de café vert sont produits (53% des 1.93 kg CO2/kg de café vert).
Ce qui ressort de ce tableau est la grande importance des engrais (95%) et le faible effet des pesticides (1%). Dans ce cas, les cafés bio sans pesticides ne préservent pas vraiment la couche d’ozone ! Alors que les cultures sans pesticides sont assez répandues, je ne connais pas de producteurs qui n’utilisent pas d’engrais, souvent d’origine naturelle, il est vrai.
La station de traitement (Central Mill) représente 33% des émissions de CO2 dans le pays producteur. Il s’agit surtout du gaz, essence et électricité qui font fonctionner les machines que ce soit le procédé lavé ou naturel.
L’exportation représente
14% pour un total de 1.93 kg CO2 / kg de café vert. Le transport de café est le plus souvent réalisé par bateau et on constate que l’impact n’est pas si grand que nous pourrions l’imaginer.
Café en grain, en monodose ou soluble
Si l’on considère l’empreinte carbone par kg de café, il est assez évident d’imaginer que le café en grain possède l’empreinte carbone la moins élevée. La fabrication de monodoses et de café soluble utilise de l’énergie supplémentaire, donc augmente l’empreinte carbone. Par contre, on ne mange pas le café, il faut donc le préparer et on l’a vu plus haut, c’est une partie très énergivore. Il faut donc essayer de calculer l’empreinte carbone pour une tasse servie au consommateur et c’est là que nous trouvons quelques surprises…
La préparation d’une tasse de café
RAPPEL: le facteur qui influence le plus cette empreinte carbone est la préparation de la tasse de café !
Alors, essayons de comprendre où se situent ces impacts:
1- L’ajout de lait ou mousse de lait augmente très significativement l’empreinte carbone de votre tasse ! Tout produit ajouté à un café augmente son empreinte carbone et si c’est un produit d’origine animal, c’est encore pire !
2- L’efficience thermique est aussi très importante. En effet, une bouilloire avec trop d’eau pour votre café filtre, chauffée sur une plaque trop grande sera grandement inéfficiente. L’empreinte carbone sera donc beaucoup plus élevée pour votre tasse !
3- La quantité de café influencera aussi fortement cette empreinte. En effet, 5g ou 10g de café par tasse augmentera ou diminuera d’un facteur 2 l’empreinte carbone de la tasse.
4- La construction des machines ou accessoires pour préparer le café. L’impact est lié au nombre de cafés préparés et peut donc diminuer en fonction de l’utilisation.
5- Le café en grain ou en monodose influence aussi cette empreinte, mais pas forcément dans le sens que les consommateurs l’imaginent. En effet, l’utilisation de monodoses est souvent plus éfficient car la quantité d’eau utilisée et la quantité de café sont minimales par rapport à une cafetière italienne ou même par rapport à une machine « Bean to Cup » qui utilise souvent beaucoup de café.
6- Selon l’étude Quantis, il semblerait même que l’empreinte carbone la plus faible est produite par le café soluble. Ceci est dû à la quantité de café. En effet, l’extraction d’un grain de café pour produire du café soluble est tellement optimisée que cela impacte positivement l’empreinte carbone. Il ne faut plus que 2g de café soluble par tasse, ce qui représente environ 4g de café torréfié avant extraction.
7- Les emballages biodégradables, plastiques ou en aluminium influencent évidemment cette empreinte de par leurs fabrications, mais le recyclage ou la biodégradation voir même l’incinération n’impactent pas aussi fortement que nous le pensons l’empreinte carbone (Etudes Quantis).
8- Le lavage des tasses dans un lave-vaisselle vide ou plein ou encore à la main, va impacter aussi l’empreinte carbone…
9- Certaines sociétés offrent des compensations CO2 en soutenant des projets qui compensent le CO2 généré. Le bilan carbone est alors réduit ou même totalement compensé.
Ce n’est donc pas si simple de boire une tasse de café durable …
Pour en savoir un peu plus…
Pour résumer
Notre tasse de café a un impact élevé en émission de gaz à effet de serre (env. 5kg CO2/kg de café vert) selon PAS 2050. La part liée à la préparation de la boisson est de presque 50% et l’inéfficience thermique impacte fortement cette empreinte carbone. Les systèmes gérant la quantité d’eau minimale avec une quantité de café minimale produisent le moins de CO2 par tasse. Evidemment, l’ajout de lait ou d’autres produits (sucre, sirop, etc.) augmente très significativement l’empreinte carbone.
LA PREPARATION DE LA TASSE DE CAFE ET LA QUANTITE DE CAFE IMPACTENT FORTEMENT L’EMPREINTE CARBONE DE NOTRE DOSE DE CAFEINE DU MATIN !
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L’empreinte carbone d’autres boissons chaudes
„Specification for the assessment of the life cycle greenhouse gas emissions of goods and services“